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Unto this Last (Une paraphrase), Mohandas Karamchand Gandhi, lpllapetitelibrairie.fr

Résumé :

Unto This Last (Une paraphrase) est une adaptation en gujarati par Mohandas Karamchand Gandhi du célèbre ouvrage économique et moral de John Ruskin, publié initialement en 1860. Profondément marqué par cette lecture, Gandhi décide de traduire et de simplifier le texte pour le rendre accessible aux lecteurs indiens, sous le titre Sarvodaya, qui signifie « le bien de tous ». Cette paraphrase constitue l’un des fondements idéologiques les plus influents de sa pensée politique, sociale et spirituelle.

 Contenu de l’œuvre

Le texte s’articule autour de trois principes essentiels, tirés de la pensée de Ruskin mais profondément assimilés par Gandhi :

1. La dignité du travail manuel : Toutes les formes de travail, notamment les plus humbles, sont également honorables. Il ne peut y avoir de hiérarchie entre travail intellectuel et travail physique. Cette conception nourrit chez Gandhi l’idée d’un retour à la simplicité et à l’autosuffisance villageoise.

2. L’égalité des hommes : La richesse ne doit pas être un critère de supériorité sociale. Chaque individu a droit à une vie digne, et la société doit se construire sur la base de l’équité et de la fraternité.

3. Le progrès moral plutôt que matériel : Le développement d’une nation ne se mesure pas à son industrialisation ou à sa richesse, mais à sa justice, sa paix sociale et son respect de l’humain.

En reprenant ces idées dans un style simple et direct, Gandhi ne se contente pas de traduire, mais les réinterprète à la lumière de la culture indienne, notamment de la philosophie hindoue et du principe de non-violence. Il en fait le socle de sa propre action, en les reliant à des concepts pratiques : la vie communautaire, l’économie locale (swadeshi), et la réforme intérieure comme condition du changement social.

 Conclusion :

Unto This Last (Une paraphrase) n’est pas une œuvre théorique détachée, mais un manifeste éthique et pratique. En adaptant Ruskin, Gandhi propose un modèle de société fondé sur la justice, la simplicité volontaire et l’amour du prochain. Ce texte annonce les grandes luttes qu’il mènera en Afrique du Sud et en Inde, et marque le passage d’un idéal moral à un programme d’action politique. À travers cette paraphrase, Gandhi jette les bases de ce qu’il appellera Sarvodaya, une société pour tous et par tous, où l’humain prime sur le profit, et où le progrès véritable est celui de l’âme.

Le plaisir de lire avec La Petite Librairie

Biographie :

Mohandas Karamchand Gandhi, plus connu sous le nom de Mahatma Gandhi (le « grand esprit »), est né le 2 octobre 1869 à Porbandar, dans l’État du Gujarat en Inde, et mort le 30 janvier 1948 à New Delhi. Leader du mouvement pour l’indépendance de l’Inde, philosophe politique, avocat formé en Angleterre, Gandhi est l’une des figures les plus marquantes du XXe siècle, célèbre pour avoir promu la désobéissance civile non-violente comme moyen de résistance politique.

 Une éducation occidentale et une foi en la justice

Issu d’une famille de la classe politique locale, Gandhi entreprend des études de droit à Londres, où il découvre la pensée européenne, notamment les textes bibliques, les écrits de Tolstoï, de Thoreau et de John Ruskin. C’est précisément l’œuvre de Ruskin, Unto This Last (publiée en 1860), qui aura un effet fondateur sur sa pensée politique et économique. Gandhi en fut si bouleversé qu’il en fit une paraphrase en gujarati intitulée Sarvodaya (« le bien de tous »), pour la diffuser aux lecteurs indiens.

Dans cette paraphrase, Gandhi reprend les thèses principales de Ruskin : la dignité du travail manuel, l’égalité de tous les êtres humains, et l’idée que le véritable progrès n’est pas matériel mais moral. Il s’en servira pour structurer sa propre vision d’une société indienne fondée sur la simplicité, la solidarité, et la justice sociale. Ce texte devient une pièce maîtresse dans l’élaboration de sa pensée, notamment dans son engagement pour le swadeshi (autosuffisance économique) et la création des ashrams communautaires.

 De l’Afrique du Sud à l’Inde : une lutte politique éthique

Avant de devenir le grand artisan de l’indépendance indienne, Gandhi passe plus de 20 ans en Afrique du Sud, où il découvre la brutalité du racisme colonial. Il y développe les fondements de sa doctrine de non-violence active (satyagraha), qu’il perfectionnera en Inde dès son retour en 1915. Son engagement pour l’indépendance est indissociable d’un combat pour l’éthique, la paix, et la réforme morale. Il prône le port du khadi (tissu filé à la main), le jeûne comme moyen de pression, la tolérance religieuse, et l’abolition des castes.

 Une œuvre et une vie exemplaires

En plus de ses écrits politiques et spirituels, Gandhi a rédigé une autobiographie (L’Histoire de mes expériences avec la vérité), dans laquelle il expose ses influences intellectuelles, ses expériences de foi, ses échecs et ses aspirations. L’adaptation de Unto This Last demeure, avec les écrits de Tolstoï et du Bhagavad-Gîtâ, l’un des socles de sa vision du monde.

Il est assassiné le 30 janvier 1948 par un extrémiste hindou, alors qu’il prêchait l’unité entre hindous et musulmans. Sa mort, comme sa vie, a marqué l’histoire de l’humanité.

 Conclusion :

La paraphrase de Unto This Last par Mohandas Gandhi ne fut pas un simple exercice littéraire, mais un acte fondateur de sa vision politique et morale. Elle symbolise le pont entre la pensée occidentale progressiste et la spiritualité indienne, entre réforme économique et transformation éthique. Par cette adaptation, Gandhi affirme que la justice sociale passe par une réévaluation des valeurs humaines, plaçant la solidarité, la dignité et la simplicité au cœur de l’organisation collective. L’héritage qu’il nous laisse, en tant qu’auteur, penseur et militant, reste une invitation à penser une autre forme de modernité plus humaine, plus équitable, et fondée sur la paix.


Serge

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