
Résumé :
Le roman s’ouvre sur la jeune Emily Brown, orpheline recueillie par un bienfaiteur, Sir Joseph Graybrooke, et placée dans un pensionnat pour jeunes filles. Emily est vive, instruite et dotée d’un grand sens moral. Un jour, elle apprend une terrible nouvelle : son père, Richard Brown, est décédé subitement dans des circonstances suspectes, après avoir rencontré un certain Mr. Mirabel, jeune et séduisant prédicateur à la réputation sans tache.
La mort de son père est officiellement due à une crise cardiaque. Mais peu à peu, des indices troublants apparaissent. Le docteur qui a signé le certificat de décès, Mr. Alston, a agi rapidement ; un inconnu semble s’être intéressé de près à Richard Brown juste avant sa mort ; et Emily découvre que Mirabel aurait un lien indirect avec ce drame.
Malgré les doutes, Emily fait la connaissance de Mirabel dans le cadre mondain de son cercle, et il s’éprend d’elle. Mais Emily, fidèle à sa conscience et à la mémoire de son père, refuse de l’épouser tant que la lumière ne sera pas faite sur les circonstances du décès. D’où le titre : Je dis non, une affirmation de libre arbitre et d’éthique personnelle.
L’enquête se précise : grâce à plusieurs témoins et à une ancienne gouvernante, Emily comprend que Mirabel a été indirectement responsable de la mort de son père, en tant qu’instigateur d’une dispute fatale, même s’il n’est pas un meurtrier au sens strict. Emily, en femme libre et résolue, rejette sa proposition de mariage et choisit de suivre une autre voie.
Conclusion :
Je dis non est un roman de quête de vérité et d’intégrité morale, centré sur une héroïne indépendante, refusant les compromis sentimentaux ou sociaux. Wilkie Collins y renoue avec son goût pour les récits à énigmes, mais dans un style plus épuré, moins sensationnaliste que dans ses œuvres antérieures comme La Dame en blanc ou La Pierre de Lune.
À travers le personnage d’Emily, Collins campe une figure féminine moderne pour son époque : émotive mais rationnelle, fidèle mais lucide, aimante mais intransigeante, capable de dire « non » à l’amour quand la morale l’exige. Le roman critique en filigrane les conventions sociales, les apparences respectables, et les effets destructeurs du secret.
Moins flamboyant que ses grandes réussites antérieures, Je dis non n’en demeure pas moins une œuvre fine et attachante, qui démontre que le suspense peut être mis au service de valeurs éthiques et de l’affirmation de soi, bien au-delà de la simple résolution d’un crime. Un roman élégant et discret, qui mêle tension, dignité et mélancolie, à l’image de son héroïne.
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Biographie :
Wilkie Collins, de son nom complet William Wilkie Collins, né le 8 janvier 1824 à Londres et décédé le 23 septembre 1889 à Londres, était un écrivain britannique, considéré comme l’un des précurseurs du roman policier et du roman à suspense.
Fils de William Collins, peintre paysagiste reconnu, et de Harriet Geddes, Wilkie Collins a grandi dans un milieu artistique et intellectuel. Après des études au pensionnat de Maida Hill et à l’école de la Reine à Hanover Square, il intègre l’université d’Oxford mais la quitte avant d’avoir obtenu son diplôme pour se consacrer à l’écriture et au théâtre.
En tant qu’écrivain, Collins a eu une influence majeure sur le genre du roman à suspense et du roman policier. Il a commencé sa carrière littéraire en écrivant des histoires courtes et des pièces de théâtre, mais c’est avec ses romans qu’il a connu le succès.
Son roman le plus célèbre et emblématique est sans doute « The Woman in White » (La Dame en Blanc) publié en 1860. Ce roman est considéré comme l’un des premiers romans à suspense de l’histoire de la littérature anglaise. Il a également écrit d’autres romans majeurs comme « No Name » (Sans nom) en 1862 et « The Moonstone » (La Pierre de lune) en 1868, souvent considéré comme le premier roman policier anglais.
Collins était un écrivain novateur pour son époque, introduisant des éléments tels que des narrateurs multiples, des rebondissements inattendus et des structures narratives complexes dans ses œuvres. Sa capacité à captiver les lecteurs avec des intrigues bien ficelées et des personnages bien développés a contribué à son succès et à sa renommée dans le monde littéraire.
En dehors de sa carrière littéraire, Wilkie Collins était un homme excentrique avec des habitudes de vie peu conventionnelles pour l’époque victorienne. Il a eu une liaison de longue date avec Caroline Graves, avec qui il a eu trois enfants. En raison de problèmes de santé, notamment une dépendance à la drogue, Collins a eu une vie personnelle tumultueuse.
Wilkie Collins a continué à écrire jusqu’à la fin de sa vie, bien que sa santé se soit détériorée. Il est décédé à Londres en 1889 à l’âge de 65 ans. Son héritage littéraire perdure, et ses romans sont toujours appréciés pour leur intrigue captivante, leur suspense et leur contribution à l’évolution du roman policier et du roman à suspense.
Serge

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