
Résumé :
À la fin du XIXe siècle, un couple d’aristocrates britanniques, Lord et Lady Greystoke, est abandonné sur les côtes sauvages de l’Afrique équatoriale à la suite d’une mutinerie sur leur navire. Isolés dans la jungle, ils construisent un abri rudimentaire pour survivre. Peu après la naissance de leur fils, John Clayton, Lady Greystoke meurt de maladie, suivie peu après par son mari, tué par un grand singe.
L’enfant est alors recueilli par une tribu de grands singes appelés les Mangani. Une femelle nommée Kala, ayant perdu son petit, l’adopte comme son propre fils. Baptisé Tarzan (ce qui signifie « Peau blanche » dans le langage simien), l’enfant grandit parmi les singes, développant des capacités physiques extraordinaires et une agilité surhumaine. Il apprend à survivre dans cet environnement hostile, maîtrisant l’art du combat, de la chasse, et explorant peu à peu les mystères de la jungle.
Tarzan découvre un jour la cabane de ses parents et y trouve des livres, ce qui l’éveille à la culture et au langage des hommes. Grâce à son intelligence vive, il apprend seul à lire et à écrire l’anglais, bien qu’il ne sache pas le parler. Cette initiation au monde des humains le prépare à un bouleversement majeur : l’arrivée d’une expédition dans la jungle, comprenant notamment Jane Porter, une jeune Américaine.
Entre Tarzan et Jane naît une relation forte et ambivalente. Elle est fascinée par cet homme sauvage à la noblesse innée, tandis que Tarzan éprouve pour elle un amour puissant et instinctif. Pour sauver Jane d’un danger, Tarzan entre pour la première fois en contact avec d’autres hommes, ce qui accélère sa confrontation avec le monde civilisé.
Lorsque Jane retourne en Amérique, fiancée à un autre homme, Tarzan choisit de la suivre, quitte à renoncer à la jungle et à ses instincts pour comprendre sa véritable place. À la fin du roman, Tarzan découvre qu’il est le véritable héritier des Greystoke, un noble anglais. Mais dans un ultime acte de grandeur d’âme, il renonce à son titre et à Jane, préférant son bonheur à ses propres désirs.
Conclusion :
Tarzan, Seigneur de la jungle est à la fois un roman d’aventure palpitant et une exploration des tensions entre nature et culture, instinct et civilisation. Edgar Rice Burroughs y forge un héros mythique, tiraillé entre deux mondes : celui de la jungle qui l’a forgé et celui des hommes qui l’attend. À travers ce personnage hybride, l’auteur interroge la notion de noblesse, non pas comme un héritage de sang, mais comme une qualité de cœur et d’âme. L’histoire de Tarzan, entre tragédie romantique et conquête de soi, demeure un chef-d’œuvre de la littérature populaire, riche en symboles et en émotions.
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Biographie :
Edgar Rice Burroughs (1875–1950) est un écrivain américain emblématique de la littérature populaire de science-fiction et d’aventure du début du XXe siècle. Il est surtout connu pour être le créateur de Tarzan, personnage mythique de la jungle, et de John Carter, héros de la série martienne dont fait partie Le Conquérant de la planète Mars (The Gods of Mars, 1913). Son œuvre prolifique et imaginative a marqué des générations de lecteurs et influencé durablement la culture populaire mondiale.
Né à Chicago, dans une famille aisée, Burroughs suit un parcours chaotique : après des études sans éclat et un passage à l’Académie militaire, il enchaîne les métiers sans trouver sa voie. Ce n’est qu’en 1911, à l’âge de 36 ans, qu’il commence à écrire pour tenter de gagner sa vie. Son premier grand succès vient avec Under the Moons of Mars (1912), publié sous pseudonyme dans un magazine pulp. Ce récit, mettant en scène un soldat sudiste transporté sur Mars, inaugure le cycle de Barsoom, un univers de science-fantasy foisonnant, peuplé de créatures étranges, de cités en ruines et de civilisations en déclin.
Le Conquérant de la planète Mars est le deuxième volume de cette saga, et l’un des plus épiques. John Carter, de retour sur Mars après dix années de séparation, découvre un monde menacé par de fausses religions, des fanatismes cruels et des sociétés souterraines oppressantes. À travers son style direct, son imagination débordante et un sens aigu du rythme narratif, Burroughs tisse une aventure haletante tout en abordant des critiques de la religion, du pouvoir et de la guerre.
En parallèle à Barsoom, Burroughs développe d’autres univers : Tarzan of the Apes (1912) deviendra un immense phénomène mondial, déclinant le mythe de l’homme sauvage dans plus de vingt romans. Il crée aussi des séries comme Pellucidar (un monde souterrain), Venus (ou Amtor), et d’autres histoires mêlant exploration, civilisations perdues et combats héroïques.
Installé en Californie, il fonde même sa propre maison d’édition et une société de production cinématographique, devenant l’un des premiers auteurs à vivre largement de ses personnages. Sa plume vive, ses héros musclés et ses mondes exotiques trouvent un immense écho auprès du public, notamment dans les pulps, ces magazines populaires bon marché qui alimentent l’imaginaire collectif du XXe siècle.
Conclusion :
Edgar Rice Burroughs fut un pionnier visionnaire du roman d’aventure et de science-fiction, capable de créer des mondes entiers avec une facilité déconcertante. Avec Le Conquérant de la planète Mars, il pousse plus loin encore son talent de conteur, combinant action, romance, critique sociale et mythologie imaginaire. Sa capacité à inventer des univers cohérents, fascinants et héroïques a ouvert la voie à d’innombrables auteurs de fantasy et de science-fiction, d’Isaac Asimov à George Lucas. Aujourd’hui encore, Burroughs reste une figure majeure de la pop culture, dont l’œuvre continue d’inspirer films, jeux, bandes dessinées et séries. Son génie fut d’avoir compris que l’aventure, qu’elle se déroule dans la jungle ou sur Mars, touche à quelque chose de profondément humain : le désir de s’élever, de comprendre, et de vaincre l’inconnu.
Serge

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