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Judex, Roman,Arthur Bernède, lpllapetitelibrairie.fr

Résumé

Judex est un roman-feuilleton palpitant qui mêle aventure, mystère, justice et vengeance, dans une ambiance sombre et romanesque, à mi-chemin entre le roman policier et la littérature gothique. Le récit s’ouvre sur une scène marquante : lors d’un bal costumé donné par le puissant banquier Favraux, un mystérieux convive remet à ce dernier une lettre le condamnant à mort pour ses crimes. Il signe : Judex.

Ce mystérieux justicier, dont le nom signifie « juge » en latin, agit dans l’ombre pour faire tomber ceux qui, tout en restant impunis par la justice officielle, exploitent, trahissent et détruisent les vies d’honnêtes gens. Son objectif : faire justice à sa manière, en se tenant hors de la loi, mais au service de la morale. Judex incarne une forme de justice supérieure, personnelle et implacable.

Le roman remonte dans le passé pour éclairer ses motivations. On découvre que Favraux, sous des dehors respectables, est en réalité un homme sans scrupule, qui a conduit au suicide l’un de ses anciens employés, le docteur Vallieres, ruiné et brisé. Le fils de ce dernier, Jacques de Trémeuse, décide alors d’endosser l’identité de Judex pour venger la mort de son père et réparer l’injustice.

Le récit, composé d’une succession d’épisodes spectaculaires, suit les efforts de Judex pour faire tomber Favraux, tout en protégeant Jacqueline, la fille du banquier, innocente et digne, dont il tombe amoureux. Le dilemme entre la vengeance froide et l’amour naissant vient troubler son action : comment faire payer le père sans briser la vie de la fille ?

À travers des déguisements, des enlèvements, des revers de fortune, des alliés secrets, une cave souterraine, et des confrontations avec des figures du crime (dont la redoutable Diana Monti), Judex agit tel une ombre, avec ruse et stratégie. Il incarne un héros masqué, redouté des coupables, vénéré par les victimes.

Le récit s’achève sur la rédemption partielle de certains personnages et sur la victoire morale de Judex, qui choisit finalement le pardon et la lumière de l’amour plutôt que la haine aveugle. Il renonce à sa quête vengeresse pour vivre en paix avec Jacqueline, redonnant à l’humanité une chance de triompher sur la noirceur du monde.

Conclusion :

Judex est bien plus qu’un simple roman-feuilleton. C’est un conte moderne de justice et de mystère, porté par un personnage emblématique du héros masqué, annonciateur des super-héros du XXe siècle. Dans une atmosphère riche en rebondissements, Arthur Bernède explore les limites de la justice humaine, les tensions entre vengeance et pardon, et la puissance de la droiture face à la corruption. Grâce à un style accessible, des figures marquantes et une intrigue haletante, Judex demeure une œuvre phare du roman populaire français, à la fois captivante et profondément morale.

Le plaisir de lire avec La Petite Librairie

Biographie :

Arthur Bernède est né le 5 janvier 1871 à Redon, en Ille-et-Vilaine, et mort à Paris le 20 mars 1937. Romancier, dramaturge, librettiste et scénariste, il est l’une des figures emblématiques de la littérature populaire française du début du XXe siècle, aux côtés de Gaston Leroux ou de Maurice Leblanc.

Après des études de droit, il se tourne rapidement vers l’écriture, d’abord comme poète, puis comme auteur dramatique, remportant un premier succès avec Sapho, écrit avec Alphonse Daudet. Il collabore aussi avec Jules Massenet, Camille Saint-Saëns ou Paul Vidal, signant les livrets de plusieurs opéras.

Mais c’est dans le domaine du roman feuilleton qu’il s’impose. Prolifique, il écrit plus de 200 romans, souvent publiés sous forme de séries dans la presse populaire. Il se passionne pour les intrigues policières, les complots, les mystères urbains ou historiques. Son style rapide, efficace et cinématographique lui vaut une large audience.

En 1919, il fonde avec René Navarre (interprète de Fantômas) et Gaston Leroux la Société des Cinéromans, afin de publier ses romans en parallèle de leur adaptation en films muets. Ce modèle avant-gardiste mêlant littérature et cinéma fera sa renommée.

Parmi ses œuvres majeures, on trouve :

  • Judex (1917),
  • Mandrin (1923),
  • Le Mystère des Catacombes (1926),
  • Et surtout Belphégor (1927), immense succès adapté plusieurs fois à la télévision et au cinéma.

Belphégor, récit policier empreint de fantastique, est emblématique de son art du suspense. Situé dans le Louvre, il met en scène un mystérieux fantôme semant la terreur dans le musée. L’atmosphère troublante et l’enquête haletante ont marqué des générations de lecteurs.

Jusqu’à la fin de sa vie, Bernède continue d’écrire sans relâche, souvent à destination d’un public avide de sensations fortes, de mystères et de drames humains.

Conclusion :

Arthur Bernède incarne l’âge d’or du roman populaire français, celui des feuilletons captivants, des justiciers masqués, et des énigmes à résoudre entre deux pages. À travers Belphégor et bien d’autres récits, il a su tisser un lien fort entre littérature et culture de masse, anticipant même le rôle narratif du cinéma. Son œuvre, riche et diverse, mérite d’être redécouverte comme un témoignage vibrant de l’imaginaire collectif d’un temps où chaque lecture était une aventure.

Serge

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