
Résumé :
L’histoire commence dans le cadre imposant et mystérieux du musée du Louvre, à Paris. Très vite, la rumeur d’un fantôme hantant les galeries circule : une silhouette noire, encapuchonnée, effraie les gardiens de nuit et fait planer une atmosphère de terreur. Ce spectre semble lié à une salle particulière : celle des antiquités orientales, où il apparaît régulièrement avant de disparaître sans laisser de trace. Le public, la presse et la police s’emparent de l’affaire.
Devant l’inefficacité des autorités, c’est un journaliste intrépide, Jean Ménard, qui décide d’enquêter de son propre chef. Il est bientôt rejoint dans sa quête par le jeune détective privé Chantecoq, personnage rusé et audacieux, déjà célèbre dans d’autres aventures de Bernède. Loin d’être une apparition surnaturelle, Belphégor — nom emprunté au démon des trésors cachés — est en réalité une entité masquée, mystérieuse et insaisissable, capable de déjouer tous les dispositifs de sécurité.
L’enquête progresse lentement, semée d’embûches et d’interrogations. Chantecoq soupçonne que le fantôme n’est qu’un déguisement servant à masquer une vaste opération criminelle, centrée autour d’un trésor légendaire caché dans les sous-sols du Louvre. De nombreux personnages gravitent autour de cette énigme, notamment une femme aussi séduisante qu’énigmatique, Colette Ménard, fille du journaliste, qui semble avoir un lien obscur avec l’affaire.
À mesure que le mystère s’épaissit, les pistes se multiplient : il est question de vols d’œuvres d’art, de confréries secrètes, de vengeances anciennes et de passés troubles remontant à la Révolution. Belphégor, toujours insaisissable, frappe à nouveau : un meurtre est commis, les soupçons se resserrent, mais la vérité reste hors d’atteinte.
Finalement, après une série de poursuites, de fausses pistes et de retournements de situation, Chantecoq découvre l’identité réelle de Belphégor. L’antagoniste, loin d’être un simple voleur, est une figure tragique, poussée par la haine, l’amour contrarié et une obsession morbide pour le passé. Le dénouement, dramatique, révèle une complexité psychologique inattendue chez ce personnage masqué, tandis que le Louvre retrouve enfin son calme et que la justice est rendue.
Conclusion :
Avec Belphégor, Arthur Bernède livre un roman haletant mêlant fantastique, policier et aventure, dans une atmosphère où le mystère flirte avec le mythe. À travers les couloirs silencieux du Louvre, il explore les peurs collectives, les zones d’ombre de l’histoire, et les tensions entre apparence et vérité. La figure du spectre devient un prétexte à une réflexion sur le pouvoir des légendes et la manipulation des croyances. Ce roman, par son rythme vif et son habileté narrative, est resté un classique du roman populaire français et a inspiré de nombreuses adaptations, confirmant son statut de mythe moderne.
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Biographie :
Arthur Bernède est né le 5 janvier 1871 à Redon, en Ille-et-Vilaine, et mort à Paris le 20 mars 1937. Romancier, dramaturge, librettiste et scénariste, il est l’une des figures emblématiques de la littérature populaire française du début du XXe siècle, aux côtés de Gaston Leroux ou de Maurice Leblanc.
Après des études de droit, il se tourne rapidement vers l’écriture, d’abord comme poète, puis comme auteur dramatique, remportant un premier succès avec Sapho, écrit avec Alphonse Daudet. Il collabore aussi avec Jules Massenet, Camille Saint-Saëns ou Paul Vidal, signant les livrets de plusieurs opéras.
Mais c’est dans le domaine du roman feuilleton qu’il s’impose. Prolifique, il écrit plus de 200 romans, souvent publiés sous forme de séries dans la presse populaire. Il se passionne pour les intrigues policières, les complots, les mystères urbains ou historiques. Son style rapide, efficace et cinématographique lui vaut une large audience.
En 1919, il fonde avec René Navarre (interprète de Fantômas) et Gaston Leroux la Société des Cinéromans, afin de publier ses romans en parallèle de leur adaptation en films muets. Ce modèle avant-gardiste mêlant littérature et cinéma fera sa renommée.
Parmi ses œuvres majeures, on trouve :
- Judex (1917),
- Mandrin (1923),
- Le Mystère des Catacombes (1926),
- Et surtout Belphégor (1927), immense succès adapté plusieurs fois à la télévision et au cinéma.
Belphégor, récit policier empreint de fantastique, est emblématique de son art du suspense. Situé dans le Louvre, il met en scène un mystérieux fantôme semant la terreur dans le musée. L’atmosphère troublante et l’enquête haletante ont marqué des générations de lecteurs.
Jusqu’à la fin de sa vie, Bernède continue d’écrire sans relâche, souvent à destination d’un public avide de sensations fortes, de mystères et de drames humains.
Conclusion :
Arthur Bernède incarne l’âge d’or du roman populaire français, celui des feuilletons captivants, des justiciers masqués, et des énigmes à résoudre entre deux pages. À travers Belphégor et bien d’autres récits, il a su tisser un lien fort entre littérature et culture de masse, anticipant même le rôle narratif du cinéma. Son œuvre, riche et diverse, mérite d’être redécouverte comme un témoignage vibrant de l’imaginaire collectif d’un temps où chaque lecture était une aventure.
Serge

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