
Résumé :
Deuxième tome du cycle de Barsoom, Le Conquérant de la planète Mars (The Gods of Mars, 1913) poursuit les aventures épiques de John Carter, ancien officier sudiste transporté sur la planète rouge. Dix ans après les événements du premier volume (Une princesse de Mars), Carter parvient enfin à retourner sur Barsoom (nom martien de Mars), mais il atterrit cette fois au cœur de la Vallée Dor, une zone interdite et mystérieuse que tous les Martiens croient être le paradis après la mort. Ce qu’il y découvre bouleverse toutes les croyances du peuple martien : loin d’un lieu sacré, la vallée est un lieu de pièges, d’esclavage et de mensonge, dominé par des faux dieux cruels.
Carter y retrouve son vieil ami Tars Tarkas, un chef Thark (race de Martiens verts), et découvre les horreurs perpétrées par les Therns, une caste de prêtres blancs qui exploitent les pèlerins martiens crédules, en les réduisant en esclavage ou en les livrant à des monstres. Pire encore, au sommet de cette hiérarchie corrompue se trouvent les Premiers-Nés, race martienne autoproclamée divine, qui manipule les Therns dans l’ombre depuis des siècles.
Armé de son courage, de son sens de l’honneur et de son épée légendaire, John Carter entreprend une lutte titanesque contre l’obscurantisme religieux, la cruauté institutionnelle et les mensonges sacrés. Aidé de nouveaux alliés, dont Thuvia, une esclave farouche et loyale, il mène révolte sur révolte, traverse des batailles sanglantes et des intrigues complexes dans le but de rejoindre sa bien-aimée, Dejah Thoris, enfermée dans une cellule à minuterie qui menace de l’ensevelir pour toujours.
Le roman se clôt sur un immense suspense : Carter retrouve enfin Dejah Thoris, mais elle est enfermée avec Thuvia et une autre femme dans une chambre à serrure automatique, dont l’ouverture est impossible avant un an. Le héros est contraint de quitter les lieux, impuissant, promettant de revenir — une fin ouverte qui appelle une suite immédiate.
Conclusion :
Le Conquérant de la planète Mars est un roman foisonnant, plus dense et plus sombre que le premier tome, où l’imaginaire barsoomien s’étoffe considérablement. Edgar Rice Burroughs y construit une critique à peine voilée des religions manipulatrices et des castes dominantes, tout en livrant un récit d’aventures haletant, peuplé de trahisons, de combats, de figures héroïques et de décors fantastiques. John Carter y incarne l’idéal du héros chevaleresque, combattant pour la vérité et la justice dans un monde rongé par le mensonge. L’œuvre, tout en divertissant avec une efficacité remarquable, pousse à s’interroger sur la foi aveugle, le pouvoir et le libre arbitre. Une fresque martienne épique, à la croisée de la fantasy, de la science-fiction et du roman de cape et d’épée.
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Biographie :
Edgar Rice Burroughs (1875–1950) est un écrivain américain emblématique de la littérature populaire de science-fiction et d’aventure du début du XXe siècle. Il est surtout connu pour être le créateur de Tarzan, personnage mythique de la jungle, et de John Carter, héros de la série martienne dont fait partie Le Conquérant de la planète Mars (The Gods of Mars, 1913). Son œuvre prolifique et imaginative a marqué des générations de lecteurs et influencé durablement la culture populaire mondiale.
Né à Chicago, dans une famille aisée, Burroughs suit un parcours chaotique : après des études sans éclat et un passage à l’Académie militaire, il enchaîne les métiers sans trouver sa voie. Ce n’est qu’en 1911, à l’âge de 36 ans, qu’il commence à écrire pour tenter de gagner sa vie. Son premier grand succès vient avec Under the Moons of Mars (1912), publié sous pseudonyme dans un magazine pulp. Ce récit, mettant en scène un soldat sudiste transporté sur Mars, inaugure le cycle de Barsoom, un univers de science-fantasy foisonnant, peuplé de créatures étranges, de cités en ruines et de civilisations en déclin.
Le Conquérant de la planète Mars est le deuxième volume de cette saga, et l’un des plus épiques. John Carter, de retour sur Mars après dix années de séparation, découvre un monde menacé par de fausses religions, des fanatismes cruels et des sociétés souterraines oppressantes. À travers son style direct, son imagination débordante et un sens aigu du rythme narratif, Burroughs tisse une aventure haletante tout en abordant des critiques de la religion, du pouvoir et de la guerre.
En parallèle à Barsoom, Burroughs développe d’autres univers : Tarzan of the Apes (1912) deviendra un immense phénomène mondial, déclinant le mythe de l’homme sauvage dans plus de vingt romans. Il crée aussi des séries comme Pellucidar (un monde souterrain), Venus (ou Amtor), et d’autres histoires mêlant exploration, civilisations perdues et combats héroïques.
Installé en Californie, il fonde même sa propre maison d’édition et une société de production cinématographique, devenant l’un des premiers auteurs à vivre largement de ses personnages. Sa plume vive, ses héros musclés et ses mondes exotiques trouvent un immense écho auprès du public, notamment dans les pulps, ces magazines populaires bon marché qui alimentent l’imaginaire collectif du XXe siècle.
Conclusion :
Edgar Rice Burroughs fut un pionnier visionnaire du roman d’aventure et de science-fiction, capable de créer des mondes entiers avec une facilité déconcertante. Avec Le Conquérant de la planète Mars, il pousse plus loin encore son talent de conteur, combinant action, romance, critique sociale et mythologie imaginaire. Sa capacité à inventer des univers cohérents, fascinants et héroïques a ouvert la voie à d’innombrables auteurs de fantasy et de science-fiction, d’Isaac Asimov à George Lucas. Aujourd’hui encore, Burroughs reste une figure majeure de la pop culture, dont l’œuvre continue d’inspirer films, jeux, bandes dessinées et séries. Son génie fut d’avoir compris que l’aventure, qu’elle se déroule dans la jungle ou sur Mars, touche à quelque chose de profondément humain : le désir de s’élever, de comprendre, et de vaincre l’inconnu.
Serge

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