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Résumé :

Contexte et introduction

Publié en 1871, La Fortune des Rougon est le premier roman de la série des Rougon-Macquart. Il sert d’introduction à la saga familiale et pose les bases généalogiques et sociales des personnages. Ce récit explore les origines de la famille Rougon-Macquart, divisée entre ambition, avidité et misère, tout en décrivant l’impact du coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte en 1851 sur la petite ville imaginaire de Plassans.

Une famille divisée

Adélaïde Fouque, héritière de la propriété des Fouque, est à l’origine de deux branches familiales :

• Les Rougon, ambitieux et calculateurs, issus de son mariage avec un paysan nommé Rougon.
• Les Macquart, issus de sa liaison avec un contrebandier, représentant une lignée plus pauvre et instable.

Le roman s’ouvre sur Plassans, une petite ville de Provence, où les Rougon et les Macquart incarnent deux mondes opposés. Pierre Rougon, fils d’Adélaïde, aspire à s’élever socialement en exploitant les bouleversements politiques, tandis que la branche Macquart, représentée par Antoine, nourrit des revendications sociales et des envies de revanche.

Les intrigues politiques de Pierre Rougon

Avec l’appui de sa femme Félicité, Pierre Rougon complote pour tirer profit du coup d’État de 1851. Il cherche à obtenir la reconnaissance et la richesse en soutenant le futur Second Empire. Grâce à ses manigances, il parvient à se placer comme un allié du pouvoir en place, au détriment des idéaux républicains.

Les Rougon manipulent les événements locaux pour s’emparer des biens familiaux et consolider leur position dans la bourgeoisie de Plassans. Leur avidité contraste avec la pauvreté des Macquart, représentés par Antoine, qui cherche à défendre les idéaux républicains mais manque d’envergure pour rivaliser avec Pierre.

L’amour tragique de Silvère et Miette

En parallèle, le roman suit l’histoire d’amour entre Silvère Mouret, petit-fils d’Adélaïde, et Miette, une jeune fille marginalisée. Leur relation pure et passionnée offre un contraste poignant avec l’opportunisme des Rougon. Silvère, idéaliste, rejoint les rangs des insurgés républicains pour défendre la liberté, tandis que Miette, fidèle, l’accompagne dans sa lutte.

Cependant, leur histoire se termine tragiquement : Silvère est capturé et exécuté, tandis que Miette périt au cours des événements. Leur mort symbolise l’échec des idéaux républicains face à la montée de l’Empire.

L’ascension des Rougon

Profitant de la répression des insurgés, Pierre et Félicité Rougon consolident leur pouvoir. Ils obtiennent le soutien des autorités impériales et amassent une fortune grâce à leurs intrigues. Leur triomphe marque l’aboutissement de leur quête d’ascension sociale, mais souligne également leur cynisme et leur absence de scrupules.

Conclusion

La Fortune des Rougon est une fresque captivante où Émile Zola explore les tensions sociales et politiques d’une époque en mutation. À travers le destin contrasté des Rougon et des Macquart, il peint un tableau saisissant des luttes de pouvoir, des inégalités sociales et des rêves brisés.

Le roman illustre comment l’ambition démesurée et les trahisons familiales façonnent la trajectoire d’une famille, tout en dénonçant l’opportunisme et les injustices de la société du Second Empire. Avec son mélange de tragédie, de satire et de réalisme, La Fortune des Rougon constitue une introduction magistrale à l’univers des Rougon-Macquart.

Le plaisir de lire avec La Petite Librairie

Biographie :

Émile Zola, né le 2 avril 1840 à Paris et décédé le 29 septembre 1902 dans la même ville, était un écrivain français qui a acquis une renommée internationale pour ses œuvres littéraires et son engagement en faveur du naturalisme, un mouvement littéraire majeur du XIXe siècle.

Zola est issu d’une famille modeste. Son père, François Zola, est un ingénieur italien d’origine vénitienne, et sa mère, Émilie Aubert, est française. Sa jeunesse est marquée par des difficultés financières et la perte de son père alors qu’il était encore jeune. Malgré ces obstacles, Zola parvient à terminer ses études secondaires à Aix-en-Provence.

À Paris, il commence sa carrière en tant que jeune écrivain, travaillant pour différentes maisons d’édition et magazines. Il est remarqué pour sa critique d’art, notamment son appréciation du travail des peintres impressionnistes. Cependant, ce sont ses romans et essais qui lui valent une reconnaissance durable.

Zola a développé le concept du naturalisme, une approche littéraire qui se concentre sur la description objective de la réalité, mettant en avant les influences de l’hérédité et du milieu sur le comportement humain. Son œuvre la plus célèbre, la série de vingt romans « Les Rougon-Macquart », offre une fresque sociale et familiale qui explore la société française à travers différentes classes sociales et époques, mettant en lumière les aspects biologiques et sociaux de ses personnages.

Son roman « Germinal » (1885), un portrait poignant de la vie des mineurs et des conditions de travail pénibles dans les mines, est souvent considéré comme son chef-d’œuvre et l’une des meilleures représentations du mouvement ouvrier dans la littérature.

En 1898, Zola prend position dans l’affaire Dreyfus, en publiant l’article « J’accuse…! » dans le journal L’Aurore pour défendre le capitaine Alfred Dreyfus, un officier juif français accusé à tort de trahison. Cet acte lui vaut une condamnation pour diffamation et l’oblige à s’exiler à Londres pendant un certain temps.

Zola revient à Paris plus tard, mais son séjour à Londres contribue à sa santé déjà affaiblie. Il meurt à son domicile à Paris en 1902, apparemment asphyxié par des émanations de gaz. Son héritage littéraire et son rôle dans la promotion des droits de l’homme et de la justice restent des éléments importants de son impact culturel et social, faisant de lui l’un des écrivains les plus influents de la littérature française et européenne.

Serge