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« Jézabel » est un roman psychologique d’Irène Némirovsky, publié en 1936, qui explore les thèmes de la beauté, de la vanité, de la jalousie, et du passage du temps à travers le personnage central de Gladys Eysenach. Le roman offre une réflexion profonde sur la condition féminine et les pressions sociales liées à l’apparence et à l’âge.
Résumé :
Introduction
Le roman s’ouvre sur le procès de Gladys Eysenach, une femme élégante et séduisante, accusée du meurtre de son jeune amant, Bernard Martin. À mesure que l’intrigue progresse, des flashbacks révèlent les événements qui ont conduit à ce drame.
Personnages Principaux
– Gladys Eysenach :
Protagoniste, une femme d’une grande beauté obsédée par son apparence et terrifiée par le vieillissement.
– Bernard Martin :
Un jeune homme qui devient l’amant de Gladys et dont la mort déclenche l’intrigue principale.
– Dolores :
La fille de Gladys, qu’elle néglige et jalouse en raison de sa propre obsession pour la jeunesse et la beauté.
– Le Docteur :
Un médecin qui devient l’ami et confident de Gladys, observant son déclin.
Le Procès
Le roman débute avec le procès de Gladys. Elle est accusée d’avoir tué Bernard Martin dans un accès de jalousie. Les témoignages et les preuves s’accumulent contre elle, mais son comportement digne et sa beauté déconcertent le tribunal et les spectateurs.
Flashbacks et Passé de Gladys
Des flashbacks révèlent la vie de Gladys avant le meurtre. Issue d’une famille aisée, elle a toujours été admirée pour sa beauté. Cette admiration a façonné sa personnalité, la rendant vaniteuse et obsédée par son apparence. Elle se marie jeune, mais le mariage se solde par un échec, et elle se retrouve veuve.
La Relation avec Bernard Martin
Gladys rencontre Bernard Martin, un jeune homme séduisant, et devient son amante. Leur relation est passionnée mais aussi marquée par la possessivité et la jalousie de Gladys. Elle voit en Bernard non seulement un amant mais aussi un reflet de sa jeunesse perdue. La peur de vieillir et de perdre son attrait la rend de plus en plus instable.
La Négligence de Dolores
Parallèlement, Gladys néglige sa fille, Dolores, qu’elle considère comme une rivale potentielle en matière de beauté et de jeunesse. Dolores grandit avec un profond ressentiment envers sa mère, sentant qu’elle n’a jamais été aimée ou soutenue.
L’Obsession et le Meurtre
L’obsession de Gladys pour sa jeunesse et sa beauté la pousse à des comportements de plus en plus irrationnels. Elle découvre que Bernard s’intéresse à une femme plus jeune et cela déclenche chez elle une crise de jalousie incontrôlable. Incapable de supporter l’idée d’être remplacée et oubliée, elle tue Bernard dans un accès de rage.
Le Jugement
De retour au présent, le procès de Gladys progresse. Sa défense tente de plaider la folie passagère, mais la froideur et la dignité de Gladys jouent contre elle. Le verdict est rendu : elle est reconnue coupable et condamnée à une peine de prison.
La Réflexion Finale
Dans les derniers chapitres, le roman explore les pensées et les regrets de Gladys en prison. Elle est confrontée à la réalité de son âge et à l’inutilité de son obsession pour la jeunesse. Elle réalise trop tard que sa quête désespérée de beauté et d’approbation l’a menée à la destruction de ses relations et de sa propre vie.
Thèmes Principaux
Obsession pour la Beauté
Le roman illustre l’obsession destructrice de Gladys pour la beauté et la jeunesse. Cette obsession est alimentée par les attentes sociales et le culte de l’apparence, qui finissent par dévorer son identité et ses relations.
Vieillissement et Peur de l’Oubli
Gladys est terrifiée par le vieillissement et l’idée d’être oubliée. Ce thème récurrent dans le roman reflète une peur universelle mais exacerbée par la superficialité de la haute société dans laquelle elle évolue.
Relations Familiales
Les relations entre Gladys et sa fille Dolores sont marquées par la négligence et la jalousie. Gladys ne parvient pas à aimer Dolores sincèrement parce qu’elle la perçoit comme une menace pour son propre sentiment de jeunesse et de beauté.
La Tragédie de la Vanité
Le roman dépeint la vanité comme une force tragique et destructrice. La quête incessante de Gladys pour maintenir son apparence conduit à sa déchéance morale et à des actes irréparables.
Conclusion
« Jézabel » d’Irène Némirovsky est un roman puissant qui offre une critique sociale acerbe des pressions exercées sur les femmes pour maintenir leur beauté et leur jeunesse. À travers le personnage complexe de Gladys Eysenach, Némirovsky explore les thèmes de l’obsession, de la peur du vieillissement, et de la tragédie humaine, créant une œuvre intemporelle et profondément touchante.
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Biographie
Irène Némirovsky était une écrivaine d’origine russe, née le 24 février 1903 à Kiev, en Ukraine (alors partie de l’Empire russe) et décédée le 17 août 1942 à Auschwitz, en Pologne. Elle est connue pour ses écrits et son talent littéraire, surtout pour ses romans et nouvelles.
Jeunesse et Débuts :
Irène Némirovsky est née dans une famille juive aisée. Suite à la révolution russe, sa famille a fui la Russie pour s’installer à Paris en 1919. Elle y a poursuivi ses études et a commencé à écrire très jeune.
Carrière Littéraire :
Elle a publié son premier roman, « David Golder », en 1929, qui a connu un succès immédiat et l’a établie en tant qu’écrivaine prometteuse. Son style réaliste et incisif lui a valu l’admiration des critiques. Elle a continué à écrire des romans remarquables tels que « Le Bal », « La Proie » et « Suite française ».
Son roman le plus célèbre, « Suite française », a été écrit pendant la Seconde Guerre mondiale et est une chronique de la vie en France sous l’occupation nazie. Cependant, elle n’a jamais pu achever l’œuvre car elle a été arrêtée par la Gestapo en 1942, en raison de ses origines juives.
Décès et Héritage :
Malheureusement, Irène Némirovsky a été déportée à Auschwitz où elle est décédée en août 1942, à l’âge de 39 ans. Sa mort a mis un terme prématuré à la carrière d’une écrivaine exceptionnelle.
Après sa mort, sa fille a préservé ses manuscrits et ses écrits inachevés, y compris « Suite française ». Ce roman a été publié de manière posthume en 2004 et a rencontré un grand succès critique et commercial, lui conférant une reconnaissance internationale. Il est considéré comme un témoignage poignant de la France pendant la guerre et un chef-d’œuvre de la littérature du XXe siècle.
L’œuvre d’Irène Némirovsky est appréciée pour sa profondeur psychologique, sa narration puissante et sa capacité à saisir les aspects humains dans des situations historiques complexes. Elle reste une figure remarquable de la littérature française et son héritage littéraire continue d’inspirer et de toucher les lecteurs à travers le monde.
Serge

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