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Les Fiancés de 1812, roman, Joseph Doutre, lpllapetitelibrairie.fr

On venait de voir, sur ce nouveau continent, deux peuples lutter ensemble pour dominer sur des forêts et sur une nation encore étrangère aux bienfaits de la civilisation. L’un de ces peuples avait franchi l’Atlantique pour venir, non pas porter le feu dans ces pays presqu’inhabités, mais semer au milieu des indigènes la civilisation et la morale de l’Évangile. Ce peuple, sublime en toutes ses actions, fut le peuple français.

Un siècle s’était à peine écoulé depuis le commencement de son œuvre philanthropique qu’une nation jalouse de ses découvertes, et ambitieuse dans ses vues vint entraver ses progrès naissants et cueillir le fruit de ses labeurs. Ce peuple envieux fut le peuple anglais.

Si, néanmoins, les démarches par lesquels ce dernier peuple fit passer le Canada sous sa puissance, ne furent pas dictées par une droite justice ; les Français n’eurent pas à déplorer beaucoup ce changement de maître, par la manière sage et libérale dont ils furent administrés. Les nouveaux sujets, encore plus magnanimes que leurs dominateurs, surent par la suite reconnaître, par leur loyauté, les égards dont ils avaient été l’objet.

Ils en donnèrent une preuve éclatante dans l’année 1812, époque à jamais mémorable dans l’histoire du Canada. Ce fut vers cette époque qu’une troisième nation, mue par l’ambition et l’arrogance, nourries dans le souvenir de quelques succès passés, vint porter ses armes au sein de notre pays.

Les États-Unis d’Amérique envoyèrent cette année (1812), une armée sur les frontières du Canada, qui furent franchies sans opposition ; jusque-là qu’on les vit bientôt paraître jusqu’au sein de nos contrées. Le gouvernement anglais fit en peu de temps des levées considérables de troupes dans l’intérieur du pays et en fit occuper les places les plus exposées. Ce fut principalement dans les environs de Montréal que furent établis les postes les plus importants. Ce fut aussi près de cette ville que se concentrèrent les opérations de la guerre et que se décida la question qui se plaidait les armes à la main.

Nous n’anticiperons pas sur les événements, et avant d’aller plus loin nous ferons connaissance avec quelques personnages qui figureront puissamment dans la suite de ce récit…

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Biographie

Joseph Doutre était un écrivain, journaliste, homme politique et avocat québécois, né le 11 mars 1825 à Beauharnois et décédé le 3 février 1886 à Montréal.

Il a étudié au petit séminaire de Montréal, où il a côtoyé plusieurs personnalités éminentes. Après avoir achevé ses études en 1843, il a poursuivi le droit sous la tutelle de juristes éminents tels que Norbert Dumas, Lewis Thomas Drummond et Augustin-Norbert Morin.

Doutre a rapidement commencé à écrire et à contribuer à des journaux tels que le Ménestrel, l’Aurore des Canadas et les Mélanges religieux. En 1844, inspiré par Eugène Sue, il a publié un roman intitulé « Les Fiancés de 1812 ». Ce livre, jugé immoral par le clergé catholique, a suscité une controverse. Il a également écrit sur des sujets considérés comme tabous, y compris une relation incestueuse, tirée de l’œuvre de Chateaubriand, « René ».

Il a été associé à l’Institut Canadien de Montréal, où il a exercé un rôle de leadership et a été élu président en 1852. Ses idées anticléricales et ses demandes d’abolition du système seigneurial, d’éducation non confessionnelle et d’éducation commerciale ont provoqué des tensions avec l’Église catholique et les autorités. Il a été battu lors de ses tentatives pour être élu au Conseil législatif et à l’Assemblée législative.

En tant qu’avocat, Doutre s’est impliqué dans des affaires notables, notamment dans l’affaire Guibord, un différend entourant l’inhumation d’un membre excommunié de l’Église catholique. Malgré sa persistance dans ses convictions athées et son radicalisme, il a exprimé des regrets sur le manque de conciliation à certains moments de sa vie. Il est décédé à Montréal en 1886.

Joseph Doutre s’est marié deux fois, d’abord avec Angéline Varin en 1858, puis avec Harriet Greene, et a été élu bâtonnier du Barreau de Montréal pour le bâtonnat de 1867-1868.

Serge

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